En décrochant, tout à l'heure, j'ai agi de façon délibérée, et l'idée que je faisais peut-être une bêtise ne m'a même plus effleurée. Bien que ma curiosité soit réelle, ce n'est plus à la curiosité que j'obéissais. J'acquiesçais. Je disais oui à cet homme qui, il y a quatre jours seulement, m'a demandé la permission de me parler une demi-heure chaque après-midi. Je ne comprends pas très bien mon attitude, c'est vrai. Un acte irréfléchi? Non. C'est tout le contraire. Mais la décision s'est prise à mon insu, comme si une Jeanne que je ne connais pas et qui est pourtant moi l'avait prise à ma place et qu'elle soit indiscutable.