«Un jour, peu de temps avant de mourir, mon père m'a dit: «Ce qui compte, ce ne sont pas tant nos erreurs que la façon dont nous les réparons». Puis papa est mort et je suis resté avec cette petite phrase-là.Voici l'histoire d'une erreur que la vie, dirait-on, a commise et qu'elle tend à réparer. Peut-être n'est-ce plus très à la mode, mais la nature tient ici une place importante: les arbres, les montagnes, les bêtes, le ciel puis la mer sont partout dans ce livre. Et pourtant, c'est une histoire moderne, avec aussi une ville, des foules, des taxis, des avions, du temps qui passe très vite, tout ça. Mais sa modernité, c'est vrai, est ailleurs. Elle tient surtout au fait que le personnage principal, monsieur Bartolomé, ne sait pas quoi faire de son âme. Alors il cherche, il cherche. Notez que ce n'est pas lui-même qu'il cherche ainsi: il s'est trouvé depuis longtemps déjà et ça n'a guère suffi. En somme, ce que veut rencontrer monsieur Bartolomé, c'est quelque chose de plus grand que lui-même.On dira sans doute qu'il y a peu d'action dans ce récit. Oui, mais ça vous remue l'intérieur et ça vous laisse tout songeur, comme après les grands chagrins, ou les grandes joies.»Jean-François Beauchemin