Le Séminaire de Mont-Laurier, institution d’enseignement supérieur planifiée par le curé Labelle, a été conçu afin de favoriser le développement intégral des Hautes-Laurentides en créant d’abord une classe moyenne (le cours commercial) et, surtout, une élite (le cours classique). Cet ouvrage rompt jusqu’à un certain point avec un courant répandu en histoire du Québec qui associe la colonisation périlaurentienne à une idéologie agriculturiste passéiste. L’activité économique qui y est pratiquée est perçue comme presque uniquement basée sur une agriculture de misère faite sur des terres et dans un climat trop peu appropriés. Antoine Labelle avait des buts beaucoup plus complexes et adaptés aux impératifs économiques et sociaux de l’époque. La planification d’un collège d’enseignement supérieur et industriel, à la fin du dix-neuvième siècle, puis l’histoire de l’institution au vingtième siècle, vont dans ce sens-là. Félix Bouvier est docteur en sciences de l’éducation et historien. Au cours des dernières années, il a publié de nombreux articles et ouvrages, tant en éducation qu’en histoire. Ses thèmes de prédilection sont l’enseignement de l’histoire, l’histoire de l’éducation et le nationalisme québécois. Il enseigne l’histoire dans l’enceinte de l’ancien Séminaire de Mont-Laurier depuis 1992.