Notre culture est atlantidienne par deux aspects: elle se veut insulaire, elle voue un culte au spectacle. Atlantide était aux Athéniens ce qu'Hollywood, Disney & Co sont au monde occidental. La crise relève d'une tension entre le spectacle et la vie, nous multiplions les tentatives de camoufler la crise dans un grand discours pseudo-culturel spectaculaire, par une pléthore de «créations» ou d'«événements» superficiels et dérisoires.Pendant des siècles, l'art et la science ont travaillé de concert dans une même exigence de découverte. Aujourd'hui, l'art joue un rôle secondaire, tandis que le discours sur la consommation et le divertissement fait d'une société dominée par la science le meilleur des mondes possibles. Quelles en sont les conséquences pour l'art? Critiques, médias, artistes, publics: chacun des rouages de la machine est ici analysé avec brio. Il en résulte un essai indispensable à une meilleure compréhension du rôle de l'art dans une société prompte à envisager l'avenir en se persuadant d'avoir toujours «déjà» existé.La voie qui conduit à l'universalité est celle des métissages. En affirmant l'ouverture d'une culture à l'autre, elle autorise les emprunts et donne lieu à de nouvelles formulations, empêche le cloisonnement de chaque culture sur elle-même, permettant ainsi de préserver ce qui, dans chacune d'elle, demeure vivant, c'est-à-dire en mouvement.