Chacun des personnages de ce récit à plusieurs voix se raconte et se laisse découvrir, au fur et à mesure de la lecture. Le tout débute lorsqu'une coureuse tombe par hasard sur les rushes du dernier film d'un grand cinéaste, avec lesquels elle tente de récréer une histoire en se faisant son propre cinéma. Elle nous présente donc Fabien, architecte, qui vient de mourir et qui flotte dans un entre-deux qui n'est plus la vie et qui n'est pas la mort. Puis apparaît sa fille, Joséphine, qui assiste à la cérémonie funéraire. Mais il y a également Cécile Drolet, petite amie de Joséphine, ainsi que Jeanne et Sophie, mère et belle-mère de Joséphine, sans oublier Arnaud, premier et dernier témoin de l'histoire à laquelle il prend part. Histoire à six voies, Rushes n'a pourtant rien d'un boulevard. Il faudrait plutôt parler de petites routes de campagne où chacun vaque à ses occupations et à ses contemplations. Sans tous se connaître, ses personnages sont intimement liés, par leur passé ou leur présent, et leurs réflexions sur la vie, la mort, l'amitié, la solitude, le sexe, l'égoïsme et les sensations. Tous finissent par se rendre à l'évidence que la vie et la mort appartiennent au même souffle. Un roman à lire de l'intérieur.