Dans son plus récent recueil intitulé Le retour, les élucubrations du rêveur à la recherche de l'éternel bonheur se font incessantes. Au fil des vers qui se succèdent, on ressent cette impression que le temps lui manque, qu'il doit se dire plus vite, comme si sa vie ne tenait qu'à un fil. Grandement affaibli par la maladie, il a une urgence de se raconter, de fermer la boucle sur une vie bien remplie où les exploits et les expériences épicuriennes se sont succédés à un rythme effréné. L'écriture qui transpire ici ne pourrait exister ailleurs. Au bord du gouffre, aux frontières de la mort, l'artiste nous livre ses dernières pensées avec toute la lucidité qui a fait sa renommée légendaire. À la lecture de son oeuvre, on a l'impression de cheminer avec lui sur les derniers sentiers de la vie, telle une marche funèbre en préparation. Le verbe est douloureux. Il est puissant. Il marque un seuil. Et pourtant, le poète a su faire un clin d'oeil à la vie dans ce testament littéraire qui saura le propulser au temple de la renommée de la littérature LGBT.