Sa vie durant, Serge Gaucher a cherché à se soustraire
à la domination paternelle. Au cours de ses
cauchemars répétés, il n'a pas tant voulu égorger
ou poignarder son père que lui tirer dessus à bout
portant, geste incisif, vite expédié. Mais cet homme
meurt d'une crise cardiaque, en pleine rue, à Fort
Lauderdale, et, avec cette mort, s'envole une partie
de sa propre vie.Dès les premières lignes je suis accroché, j'ai le
sentiment d'entrer dans quelque chose, je suis mis
en branle pour ainsi dire, et pas un seul instant je
ne doute de la solidité du monde où me voilà
introduit. L'«illusion», comme on dit, joue aussitôt.
Nul besoin de m'ajuster, de régler le foyer, de
me laisser lentement persuader. Au bout de deux
lignes, j'ai consenti.François Ricard, LibertéUn roman sensible, profond, singulièrement nouveau
dans la littérature québécoise, et qui pose
des questions que ne peuvent plus feindre de
méconnaître les romanciers d'aujourd'hui.Normand Biron, Itinéraires