À ma nouvelle école, la première de classe s'appelait Anne-Marie Charlebois. Avec ses petits numéros d'élève parfaite, elle avait enlevé haut la main la place de chouchou. En un mot, cette fille m'agaçait.Anne-Marie Charlebois n'avait pas de faiblesses et, lors de la remise des bulletins, Mlle Larose, notre professeur, n'eut d'autre choix que de la citer en exemple. La jeune fille retourna à son pupitre les joues rougissantes et les yeux modestement baissés, avec quasiment une auréole au-dessus de la tête.Et ce fut à ce moment précis que, moi, j'acquis à tout jamais la conviction qu'il n'existait pas de plus joli visage en ce monde...